Consentement – Théâtre Jean Duceppe

Deux couples d’avocats se retrouvent lors de soirées bien arrosées. Avec humour et sarcasme, ils commentent les dossiers qui les occupent, dont une histoire de viol. Spectateurs amusés de la bêtise des passions humaines, ils se voient volontiers au-dessus de la mêlée, comme des êtres de raison, les gardiens du Droit. Et voilà qu’à la maison, leur propre vie commence à s’effriter. Tour à tour, ils connaissent trahison, détresse, accusations et incompréhension. Qui a raison ? Où se trouve la vérité ? Brusquement, tout devient beaucoup moins clair. Au cœur du mystère : la notion de consentement.

Cette pièce créée par la dramaturge britannique Nina Raine est mise en scène par Frédéric Blanchette, auteur, acteur, traducteur et metteur en scène.

Je ne savais pas à quoi m’attendre de cette pièce et j’avoue que j’ai même pensé à quitter après quelques minutes seulement. Au début, les personnages font état de leurs cas de justice (ce sont des avocats spécialisés dans les cas d’agressions sexuelles) avec tant de vulgarité et de grossièreté, sans aucun respect pour les victimes. Surtout qu’on parle ici de viol et de la notion de consentement. C’était sarcastique me direz-vous! Mais le sarcasme n’a jamais été mon type d’humour préféré, trop proche du mépris. Le manque d’empathie et le cynisme de l’un des avocats, Edward, (excellent David Savard!) est également au cœur du débat.

Heureusement (pour moi), le malaise que j’ai ressenti face au niveau de langage s’est vite estompé. Merci au personnage de Jack, joué par l’excellent Patrice Robitaille, qui désamorçait les situations dramatiques avec des répliques cocasses. Sans ce personnage, ça m’aurait été intolérable.

Au final, c’était du bon théâtre et j’étais contente d’être restée bien assise sur mon siège. Chapeau aux excellents comédiens Anne-Élisabeth Bossé, Patrice Robitaille, Marie Bernier, Véronique Côté, David Savard, Mani Soleymanlou, Cynthia Wu-Maheux car rendre une histoire de viol, de consentement, de séparation, de mensonge et d’infidélité n’est pas facile.  Ils ont relevé ce défi avec brio. Si la mission de cette pièce est de faire réagir, c’est tout à fait réussi. Consentement ne laissera personne indifférent.

Consentement
Du 12 décembre 2018 au 2 février 2019